Publié dans Economie

Secteur extractif - Normalisation des exploitations de mica

Publié le dimanche, 16 mars 2025

 Potentiel. Madagascar est l’un des plus grands producteurs mondiaux de mica, une ressource essentielle dans de nombreux secteurs industriels, notamment en Chine, qui absorbe à elle seule 90 % des exportations malgaches. Chaque année, environ 100 000 tonnes de mica sont extraites dans les Régions d'Anosy, Androy, Atsimo-Andrefana et Ihorombe, générant des revenus estimés à 20 millions de dollars. Toutefois, derrière ces chiffres alléchants, la réalité du terrain reste préoccupante, marquée par des conditions de travail souvent précaires et l’exploitation des enfants. C’est dans ce contexte que vendredi dernier, au Mining Business Center à Ivato, a eu lieu la présentation officielle des normes MICA CRAFT.

Elaborées depuis 2023 par l'Initiative Responsable Mica (RMI), ces normes visent à encadrer l’exploitation artisanale de mica, un secteur qui, malgré son potentiel économique, reste entaché de nombreuses dérives. Pour rappel, cet événement faisait suite à une rencontre en décembre 2024, où des discussions avaient déjà été entamées concernant l’application de ces normes dans l’exploitation artisanale du mica. Si ces nouvelles régulations sont présentées comme une avancée majeure pour améliorer les conditions de travail dans ce secteur, la réalité reste beaucoup plus complexe. Les conditions actuelles des travailleurs du mica, souvent des femmes et des enfants, sont loin de respecter les droits fondamentaux. Le secteur est miné par l'emploi d'enfants, un fléau persistant malgré les efforts affichés. 

Nécessité de changement

Le ministre des Mines, Herindrainy Olivier Rakotomalala, n’a pas manqué de rappeler les trois grands axes autour desquels repose cette initiative. Notamment, la sensibilisation des acteurs de toute la chaîne d'approvisionnement de l'extraction jusqu'à l'exportation ou encore ensuite, la nécessité d'un changement de mentalité pour assurer la durabilité de ces pratiques, et enfin, l'adaptation de ces normes aux lois et réalités locales. Bien que ces mesures soient présentées comme une réponse concrète aux problématiques existantes, leur mise en œuvre, notamment dans des Régions reculées, soulève de sérieuses questions. En dépit de l'ambition affichée, l’extension de ces normes à l’ensemble des Régions productrices de mica, au-delà de l’Anosy et de l’Androy, ne garantit en rien leur application effective sur le terrain. Les critiques soulignent déjà l’absence de mécanismes de contrôle rigoureux, et beaucoup redoutent que les travailleurs restent à la merci d’un système toujours aussi inégalitaire. Marine Gourvès, responsable pays de la RMI, a cependant souligné que ce nouveau cadre réglementaire pourrait contribuer à la professionnalisation du secteur : « Ce cadre règlementaire est en mesure d’offrir des opportunités pour les petites exploitations. Mais en l'absence d'une réelle volonté politique et d'un suivi strict, ces normes risquent de rester lettre morte, laissant les travailleurs du mica dans une précarité persistante. Le chemin vers une exploitation responsable du mica à Madagascar semble encore long », conclut-elle. Une façon de dire que les acteurs du secteur devront redoubler d'efforts pour assurer une véritable transformation.

Hary Rakoto

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Editorial

  • Problématique nationale ?
    La Grande île manque d’eau ! Contradictoire ! L’eau, cet élément le plus précieux parmi les quatre essentiels pour la vie, à savoir la terre, l’air, le soleil et évidemment l’eau, semblerait nous faire défaut en ces temps-ci ? Pour en devenir une problématique nationale. Le conditionnel est de rigueur. Quelque part, on doute sur la pertinence de la chose. On confond, semble-t-il, la situation naturelle du pays avec les dysfonctionnements de la compagnie nationale JIRAMA et du département de l’eau sur la gestion de cet élément indispensable à la vie. En fait, ce n’est pas l’eau qui manque, c’est la gestion rationnelle qui fait défaut. On n’est pas dans les pays du Golfe où l’océan du sable domine l’environnement ou en plein désert du Sahara où l’eau n’existe pas. Certes, il y a le grand Sud où les pluies se font rares, mais de là à dire que l’eau…

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